Quelles différences entre neige de culture et neige artificielle ?

Les différences entre neige de culture et neige artificielle

Par abus de langage, le grand public (dont nous faisons aussi partie) appelle neige artificielle, la neige de culture obtenue par pulvérisation d'un mélange d'eau et d'air comprimé depuis des canons à neige en station.

Mais, en réalité, le terme "neige artificielle" désigne, dans son sens strict, des matériaux synthétiques utilisés comme élément de décoration. C'est le cas par exemple au théâtre ou au cinéma.

La neige de culture se distingue de la neige naturelle par son mode de production mécanique, mais elle conserve une structure et des propriétés proches. En effet, les flocons de neige naturels se forment par cristallisation de la vapeur d'eau autour d'un noyau de congélation, une poussière, en suspension dans l'air.

Ce processus complexe donne des flocons aux formes uniques. En comparaison, la neige de culture est produite en pulvérisant des micro-gouttelettes d'eau sous pression dans l'air froid. Celles-ci gèlent instantanément au contact de poussières et forment des cristaux similaires, bien plus denses que ceux de la neige naturelle.

Comment fabrique-t-on la neige de culture ?

Les stations utilisent un réseau d'enneigeurs, aussi appelés canons à neige, pour produire de la neige. Ces appareils pulvérisent un mélange d'eau et d'air comprimé dans des conditions de température et d'humidité optimales.

Il existe deux types principaux d'enneigeurs : 

• Les canons ventilateurs possèdent un système de soufflerie. Ils propulsent le mélange d'eau et d’air sous pression, créant ainsi un brouillard givrant qui se transforme en neige à l'aide d'un puissant souffle. 
• Les perches, placées en hauteur, pulvérisent, depuis une buse, l'eau en fines particules qui gèlent avant de toucher le sol. Elles utilisent la gravité pour disperser les micro-gouttelettes, reproduisant ainsi un phénomène plus proche de la chute de neige naturelle.

En fonction des conditions météorologiques et des besoins des stations, la neige ainsi produite peut présenter différentes caractéristiques, de la même manière qu'il existe plusieurs types de neige naturelle.

Une neige plus sèche et légère sera privilégiée pour les pistes destinées aux débutants, car elle offre une meilleure maniabilité et une sensation plus proche de la neige poudreuse.

À l’inverse, une neige plus dense et humide sera utilisée pour consolider le manteau neigeux et prolonger la durée de vie des pistes. Ce processus permet ainsi d’adapter la qualité de la neige aux exigences des skieurs et aux variations climatiques de chaque saison.

Quels sont les impacts environnementaux de la neige de culture ?

Le sujet des ressources nécessaires à la production de neige de culture et leur effet sur l'environnement suscite de nombreux débats, légitimes face au changement climatique. 

Certains considèrent la neige de culture comme une solution de développement durable pour garantir l'enneigement des pistes. D'autres la jugent trop énergivore. Car la consommation d'énergie est réelle pour un réseau d'électricité déjà très sollicité en montagne en hiver.

Le processus de fabrication implique un prélèvement en eau. Cela peut se faire dans les rivières ou dans des retenues spécifiques, que de plus en plus de stations ont mis en place pour anticiper leurs besoins. 

Une fois transformée en neige, cette eau va, au printemps, retourner à son état liquide par la fonte des glaces ou son état gazeux par évaporation. Elle va retrouver ainsi le fonctionnement d'un cycle naturel. La potentielle pollution de l'eau liée à cette technique est quasi inexistante.

La consommation d'eau pour produire de la neige : chiffres et réalité

La quantité d'eau nécessaire pour produire de la neige de culture dépend du taux de conversion entre l'eau liquide et la neige. En moyenne, on considère qu'un mètre cube de neige requiert 0,45 mètre cube d'eau. 

Pour enneiger une piste, il faut en moyenne 4 000 mètre cube d'eau par hectare. Cela représente environ 30 % de l'eau prélevée dans une station de ski alpin, un pourcentage comparable à celui des activités agricoles locales.

Et, comme on l'expliquait précédemment, la ressource en eau nécessaire provient souvent d'une retenue collinaire, un bassin prévu à cet effet. Ensuite, elle n'est pas perdue : elle retourne dans les rivières lors de la fonte ou dans l'atmosphère avec l'évaporation. 

Quels sont les avantages de la neige de culture ?

La neige de culture assure la pratique du ski même lorsque l'hiver est avare en chutes de neige. Elle renforce la stabilité et la cohésion de la neige, améliorant la qualité de glisse et la sécurité.

Elle permet aussi aux stations de mieux planifier leur saison (avec l'aide des nivologues) et de maintenir leur économie locale. La neige de culture garantit une couverture uniforme et une meilleure tenue sur la durée.

Quelles conditions sont nécessaires pour produire de la neige de culture ?

Les canons à neige n'ont pas besoin que de températures froides. Certes, elles doivent être inférieures à -2 °C et l'humidité doit être faible. Mais le vent et l'exposition des pistes influencent aussi la production de neige.

Les stations planifient la fabrication de neige durant des "fenêtres de tir" optimales pour maximiser l'efficacité des systèmes d'enneigement.

Quel est l'impact de la neige de culture pour les skieurs ?

La neige de culture offre une expérience de ski différente de la neige naturelle. Sa structure plus dense donne une neige dure avec une meilleure tenue. Le damage est adapté pour offrir une surface homogène et agréable à skier.

Les débutants profitent d'une neige plus prévisible, idéale pour l'apprentissage.

Et dans les stations de montagne des Pyrénées, neige artificiel ou de culture ?

Sur les 7 stations de montagne membres du réseau N'Py Nouvelles Pyrénées (Peyragudes, Piau-Engaly, Grand Tourmalet, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette et la Pierre Saint-Martin), toutes sont équipées de réseaux de neige de culture performants.

Allant d'une couverture de 60% des pistes à seulement 15%, toutes les stations disposent d'équipements adaptés à leurs besoins en fonctions : de son altitude, des orientations des pentes, de son ensoleillement ou de sa capacité à retenir les phénomènes venteux pouvant affecter de manière positive ou négative la qualité des manteaux neigeux.

La spécificité du réseau de neige N'Py se situe dans la provenance de l'eau nécessaire à la production de neige de culture. Dans le groupe N'PY, 70% de l'eau utilisée provient des barrages hydroélectriques de notre territoire. L'eau génère donc de l'énergie, puis est envoyée dans le réseau neige de culture avant d'être rendue au barrage à la fonte et ainsi produire de l'électricité hydraulique toute l'année. 

Un système, qui comme tout système, ne génère pas 0 impact mais le réduit à son maximum, car en plus de provenir de retenues déjà existantes et utilisées pour produire de l'énergie, toutes nos stations disposent de contrat électriques assurant une provenance 100% verte.

Pour découvrir sur le terrain le processus de création de la neige, découvrez les très intéressantes visites d' usine à neige de Peyragudes.

Que ce soit pour assurer la continuité de la saison de ski, garantir une glisse homogène ou soutenir l’économie locale des stations de montagne, la neige de culture joue un rôle clé dans l’expérience des skieurs.

Grâce aux technologies modernes et aux efforts des stations pour optimiser leur gestion des ressources, la neige de culture s’impose aujourd’hui comme une solution durable et incontournable pour le ski alpin.

Alors, que vous soyez amateur de grandes descentes ou skieur en quête de nouvelles sensations, vous avez désormais toutes les clés pour comprendre quelles différences entre neige de culture et neige artificielle ?